L’autonomie est l’une des composantes principales du socle commun des connaissances et compétences acquises lors du cursus scolaire. Mais cette compétence ne s’acquiert pas qu’en classe. Les parents y jouent un rôle prépondérant. Vous êtes présent pour votre enfant tout au long de sa scolarité, mais cette présence se définit différemment à l’école primaire, au collège et au lycée. Votre rôle évolue, tout comme ses compétences et sa prise d’autonomie. Vous prenez de moins en moins de place, vous arrêtez progressivement de l’aider à faire ses devoirs pour prendre un rôle d’observateur qui est là pour soutenir moralement l’adolescent. Peu à peu, il acquiert des habitudes qui lui permettent de travailler de façon autonome et ludique. Sur le papier, ça a l’air évident, mais dans la pratique, cela demande une certaine rigueur. Suivez le guide !
Les enjeux de l’autonomie
L’autonomie est un aspect essentiel de la croissance de votre enfant. Lorsqu’il arrive à l’âge adulte, il doit avoir en main toutes les clés pour pouvoir choisir son avenir et se donner les moyens pour y parvenir. Si les professeurs jouent un rôle certain dans cet objectif, vous en êtes les principaux acteurs. Mais pas besoin de se mettre trop de pression. Vous le faites sans doute déjà très bien et, quoi qu’il arrive, votre enfant deviendra un jour autonome et trouvera sa voix. Pas de place au pessimisme !
L’autonomie se construit au fur et à mesure. Elle ne peut pas s’obtenir de but en blanc en une semaine à l’entrée au lycée. Si votre enfant a de gros problèmes au début du lycée, il y a sûrement quelque chose à faire à ce niveau-là.
L’autonomie se travaille dès la petite enfance, c’est un long processus qui peut se résumer en un mot : confiance en soi. C’est le rôle du parent de donner les outils et de définir un espace sécurisant pour que l’enfant puisse se développer en prenant confiance en lui. Ce n’est pas à vous de lui donner confiance en lui, ça ne marche pas comme ça. Votre rôle, comme Anne Franck l’a expliqué, c’est « donner des conseils ou de bonnes indications, le développement ultime de la personnalité d’un individu repose entre ses propres mains. »
Ainsi, pour commencer, on peut rappeler que parent égal accompagnateur. Vous êtes avant tout là pour accompagner l’enfant dans son processus. Son processus signifie qu’il faut arriver à l’encourager dans sa voie et non celle qui d’après vous est mieux pour lui. C’est le premier conseil et le premier impératif pour permettre à son enfant de devenir autonome : se centrer sur lui.
6 conseils pour rendre votre enfant plus autonome
Ces conseils sont applicables dès le plus jeune âge, mais si vous ne les avez pas suivis, pas de panique. Il n’est jamais trop tard pour changer une habitude. Ils sont destinés à accompagner votre enfant vers plus d’autonomie. En suivant ces conseils, vous n’aurez pas besoin de trouver des astuces pour qu’il apprenne à travailler de manière autonome et ludique, il le fera de lui-même, car ce sera inscrit dans sa culture personnelle. D’une certaine manière, c’est ce que nous vous invitons à faire : créer une culture familiale qui favorise l’épanouissement.
1. Changer de mentalité
Voir la vie comme quelque chose d’évolutif et qui peut être changée constamment. Les travaux de Carol Dweck, une psychologue sociale américaine, ont démontré que les styles parentaux basés sur la mentalité de croissance invitent à l’action. Face à une situation difficile, l’enfant ne subit pas, il agit, car il a conscience que rien n’est déterminé et qu’il a le pouvoir de changer les choses. Cette attitude permet de voir le monde autrement. Contrairement aux enfants qui sont élevés dans une culture déterministe et qui voient la vie comme quelque chose de fixe et immuable, les enfants élevés avec une mentalité de croissance s’adaptent au monde et deviennent acteurs de leur propre évolution.
Comment mettre en pratique une mentalité de croissance ? Les mots et les phrases que nous utilisons au quotidien sont déterminants. Lorsque vous dites à votre enfant qu’il est intelligent par exemple, vous lui dites qu’il est né avec une qualité immuable (déterminisme). Il peut penser que s’il arrive à effectuer une tâche, c’est parce qu’il est intelligent. S’il n’y arrive plus, il pensera qu’il n’est pas intelligent et il se décourage.
À l’inverse, si vous lui dites « tes efforts ont porté leurs fruits », vous sous-entendez qu’il a réussi cette tâche grâce à son travail. De cette manière vous envoyez un message fort : c’est en agissant que l’on peut arriver à faire des choses. C’est une culture qui invite à l’effort et au travail.
Concrètement, cette dynamique se met en place dans deux situations : pour féliciter et pour encourager. Lorsque votre enfant réussit quelque chose, dites-lui par exemple : « que tu as bien travaillé », « tu as fait de gros progrès », « je suis impressionné par ta motivation », etc. Lorsque votre enfant ne réussit pas quelque chose, dites-lui : « que peux-tu faire d’autres pour y arriver ? », « peut-être devons-nous essayer autre chose », « il faut sans doute plus de temps pour y arriver », « je suis impressionné par ton travail et les stratégies que tu mets en place pour y arriver ».
En valorisant l’effort, vous invitez votre enfant à miser sur lui plutôt que sur des capacités innées. C’est le premier pas vers l’autonomie.
2. Le jeu comme compagnon de travail
L’enfant apprend en jouant, c’est un fait, la base de la plupart des enseignements à l’école maternelle. Pourtant, nous l’oublions assez vite et lorsque l’enfant arrive au collège, l’expression qui revient souvent est « fini de jouer ». Pourtant l’apprentissage au travers du jeu reste très efficace, quel que soit l’âge. André Stern notamment fait l’apologie du jeu comme l’un des meilleurs outils d’apprentissage dans son livre Jouer.
Là aussi, c’est un paradigme culturel qu’il est possible de changer dès le plus jeune âge. Le jeu peut faire partie intégrante de l’apprentissage. Si votre enfant a des difficultés à l’école, vous pouvez l’accompagner avec des exercices ludiques qui lui donneront plus envie de participer.
Par exemple, lorsque votre enfant bute sur une leçon qu’il n’arrive pas à apprendre. Invitez-le à changer sa méthode. Reprenez la phrase ci-dessus. « Peut-être pourrais-tu essayer autre chose ? ». Ne faites pas à sa place mais donnez-lui des idées : « et si tu étais un présentateur télévisé qui devait apprendre sa fiche, comment ferais-tu ? » ou « que ferait ton super-héros favori dans cette situation ? ». Prenez part au jeu, proposez-lui un jeu de rôle pour faciliter son apprentissage.
Vous trouverez plein d’autres idées et astuces dans l’ouvrage d’Isabelle Sandillon : Au secours, mon enfant ne veut pas travailler !
3. Impliquer son enfant dans les tâches
L’autonomie s’apprend à tous les niveaux, c’est comme un muscle qu’il faut entraîner et ça commence au quotidien. Mais attention, nous ne parlons pas de corvées à assigner à l’enfant. L’idée est de l’intéresser à ce qui se passe dans la maison, comment fonctionne la cuisine, le ménage, l’achat des courses. Vous pouvez l’inviter à participer à la vie quotidienne de la maison.
Pour cela, organisez une réunion où il est convié et où il aura la même place que l’adulte. Parlez des règles en cours et ouvrez-vous à la discussion. Comment voulez-vous vivre ensemble ?
Un enfant qui se sent pris en compte développera plus facilement de l’autonomie. Il se sent considéré et a envie de participer. Laissez-le choisir les tâches qui l’intéressent le plus et faites-lui confiance. Il peut notamment faire les courses une fois par semaine, s’occuper de la décoration du salon ou encore gérer le recyclage des déchets.
4. S’organiser pour mieux apprendre
Les lycées ne veulent pas avoir à faire à trop de changements, ainsi, il est important d’utiliser les premières semaines pour bien appréhender les différentes spécialités. Plus tu émettras le souhait de changer tôt et plus tu auras de chance d’être accepté.
Organisation spatiale
Il est très difficile de se motiver dans le bazar. Des espaces propres et clairement définis aident à la concentration et au travail. Aidez-le à définir des espaces de jeu, de détente et de travail. Si vous avez la place, installez un bureau à côté du vôtre par exemple, une sorte de working space familial qui le motivera. Pas besoin d’être expert en Feng Shui pour comprendre que dormir dans son bureau n’est pas agréable. Si vous n’avez pas la place, essayez de délimiter la chambre avec des tissus ou des couleurs.
Organisation temporelle
Organisez-vous ensemble pour créer une ambiance studieuse. Vous ne pouvez pas demander à votre enfant de travailler si vous faites des jeux ou regardez la télé à côté. Définissez des plages horaires dédiées à la concentration et au travail. Si vous ne voulez pas travailler, profitez-en pour lire ou pour effectuer un travail manuel. L’important est de soutenir votre enfant dans l’effort. Si vous avez plusieurs enfants, coordonnez les devoirs et les temps de travail pour les aider à se concentrer ensemble.
Organisation personnelle
Vous êtes l’exemple numéro 1, le modèle par excellence de votre enfant. Ne l’oubliez pas ! Ainsi, si vous voulez l’aider à travailler, adoptez une attitude cohérente à ce niveau-là. Montrez-lui comment vous faites, rendez visible votre discipline, vos capacités d’organisation. Si ce n’est pas le cas, profitez de cette occasion pour effectuer quelques changements dans votre vie et adopter vous aussi un rythme studieux !
5. S’intéresser à lui
C’est le conseil le plus évident et, pourtant, le plus difficile à mettre en place. Car vous avez votre vie avec tous ses aléas et il n’est pas toujours évident de faire plus de place pour son enfant. C’est pourtant essentiel. Votre enfant, quel que soit son âge (jusqu’à sa mort sans doute) a besoin de se sentir vu… par vous. Pour qu’il devienne autonome, il faut que ce besoin soit satisfait. Lorsqu’un enfant réclame sans cesse de l’aide et ne peut pas faire les choses seul, c’est souvent par manque de confiance en lui ou parce qu’il a besoin de lien. Pour la confiance, nous avons déjà vu dans le premier point, il faut adopter une attitude positive basée sur sa capacité à fournir des efforts pour réussir. Pour le besoin de lien, il n’y a qu’une chose à faire : fournir ce lien.
Tu y étudies tout ce qui est lié aux manifestations physiques dans le monde réel, l’électricité, les interactions entre les différents éléments, l’analyse du mouvement et de la gravité, l’étude des ondes, du magnétisme et des signaux.
C’est une spécialité complète qui peut apporter des connaissances utiles dans beaucoup de domaines du quotidien.
Passer du temps ensemble
C’est la base, organisez des temps de partage vous et lui, faites des sorties ensemble, des activités, des jeux. Soyez un.e ami.e.
Poser des questions
Intéressez-vous à lui, posez-lui des questions sur ce qu’il aime, comment il aimerait travailler. S’il n’est pas autonome c’est peut-être qu’il n’en a pas les moyens, qu’il a besoin d’un autre espace, d’autres choses.
Regarder
C’est le mot d’ordre. Montrez-lui que vous voyez ce qu’il fait. C’est un besoin essentiel d’être vu. C’est ce qui nous donne la motivation pour continuer d’avancer.
6. Motivation sur le long-terme
Un dernier petit conseil pour la route. Pour que votre enfant aie envie d’apprendre et qu’il le fasse avec entrain, il faut qu’il sache pourquoi il le fait. Pour cela, vous pouvez l’aider en lui demandant ce qu’il veut faire plus tard. Vous pouvez ensuite voir avec lui quels sont les moyens pour parvenir à réaliser ce rêve, les types d’études, les compétences requises et les types de résultats nécessaires. Ainsi, lorsqu’il reprendra le travail, il comprendra pourquoi il est important d’étudier et il aura plus envie de le faire.
Si votre enfant ne sait pas quoi faire plus tard, trouvez des objectifs à moins long-terme. Peut-être a-t-il juste envie que l’école soit facile ou il veut épater ses ami.e.s ? Ne jugez pas ses objectifs, aidez-le juste à donner du sens à son travail.
Vous avez ici une longue liste de choses à faire. Ne vous découragez pas, la quête de l’autonomie est longue. N’oubliez pas que tôt ou tard il y arrivera. Vous faites du mieux que vous pouvez et c’est déjà énorme. Il y a une règle ultime à toujours respecter : ne faites pas pour lui. Comprenez que c’est son chemin, sa vie, ses choix. En suivant ce conseil, vous réussissez déjà la moitié du travail.